Le théâtre antique d’Orange est un des théâtres romains les mieux conservés du monde. Adossé à la colline Saint-Eutrope, il dispose d'un hémicycle qui pouvait accueillir jusqu'à 10 000 spectateurs. Ceux-ci étaient disposés selon leur rang social : les gradins en bordure de la scène accueillaient ainsi les personnages de haut rang, la deuxième zone était réservée aux citoyens romains ordinaires, et la plus haute recevait les étrangers, les esclaves et les prostituées.

En l'an 391, le théâtre est fermé, ne pouvant survivre à la décadence de l'Empire romain. S'en suit une longue période de troubles, pendant laquelle le bâtiment sera largement détourné de son usage originel. D'abord pillé par les barbares, il sert de poste de défense au Moyen Âge, et de refuge lors des guerres de religion. Jusqu'au milieu du XIXème siècle, le théâtre est encombré de plusieurs îlots d'habitations, des constructions qui ont laissé de nombreuses marques encore visibles aujourd'hui.

C'est alors qu'il va retrouver son éclat d'antan, suite aux travaux de restauration initiés par Prosper Mérimée. Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, le théâtre s'est doté en 2006 d'un toit de scène, qui permet de protéger les murs et de fixer un système d'éclairage. Vous pourrez bien sûr profiter des manifestations associées à ce lieu pour le découvrir de manière vivante et animée : les Fêtes romaines ou les Chorégies d'Orange, par exemple.

Le mur extérieur du théâtre, appelé aussi postcaenium, était considéré par Louis XIV comme « la plus belle muraille du royaume ». Long de 103 mètres et haut de 36 mètres, il est composé d'un appareil de pierres qui s'organise selon trois niveaux. Le premier comprend plusieurs portes donnant accès à la scène ou aux coulisses, le deuxième est vierge, et le troisième est décoré par une série d'arcades postiches.

Le musée d'art et d'histoire d'Orange abrite une impressionnante collection d'objets d'art et de mobilier. En le visitant, vous aurez un aperçu très riche de l'histoire de la ville d'Orange.

Vous commencerez la visite en pénétrant dans la salle de la Principauté, à l'intérieur de laquelle est évoquée l'histoire de la ville du Moyen Âge jusqu'aux Temps Modernes. Dans la salle du portique, vous admirerez la mosaïque des Centaures, retrouvée dans les caves de l'îlot Pontillac, au cœur de la ville.

La troisième salle contient un véritable trésor, à savoir les cadastres romains découverts en 1949 ! Ces documents exceptionnels ont été gravés en l'an 77, afin de répondre à la volonté de l'empereur Vespasien, qui souhaitait une révision de la propriété foncière. Ces cadastres, uniques dans le monde romain, donnent des indications sur les taxes en vigueur et sur la division des terres.

Vous pourrez également admirer, à l'intérieur de cette salle, des frises du 1er siècle, qui servaient de décor au mur de scène du théâtre antique. Elles représentent des processions de Centaures en l'honneur de Dionysos, ainsi que des combats entre fantassins et Amazones.
 

Vous pourrez ensuite grimper presque au sommet de la colline Saint-Eutrope, endroit où se trouvait un temple, aujourd'hui détruit, qui était relié à un hémicycle inférieur par deux escaliers latéraux. Cet ensemble de vestiges spectaculaires, prolongés vers le nord, est conservé de manière incomplète, mais a donné lieu à de nombreuses interprétations.

Auparavant considérés comme les restes d'un cirque, voire d'un stade, ces vestiges ont plus récemment été imaginés comme provenant d'un théâtre inachevé ou d'un odéon. Une autre hypothèse fait de l'endroit un ensemble formé d'un théâtre et d'un sanctuaire consacré au culte impérial.

La rapidité des travaux de déblaiement, comme l'absence de relevés précis et les consolidations successives rendent difficile l'identification précise du lieu. Avec un peu d'imagination, peut-être parviendrez-vous à vous faire votre propre idée !

Peu de fragments du mur de l'enceinte romaine sont visibles à l'heure actuelle, la majeure partie ayant été détruite lors de la construction de différentes fortifications. Vous pourrez tout de même voir certaines parois du mur d'origine, construit dans les années 10 avant le début de notre ère.

Les fragments que vous apercevrez se situent tous à l'ouest de la ville. Ainsi, à l'entrée de la route de Roquemaure, se dressent les vestiges d'une porte comprenant trois passages. D'une largeur de 4.7 mètres, le passage central était réservé aux véhicules, alors que les deux autres permettaient les allées et venues des piétons. En vous avançant vers la colline, dans le cimetière actuel, vous trouverez un autre fragment du mur d'enceinte.

D'autres ruines gallo-romaines mettent en évidence les soubassements d'un grand édifice. Celui-ci a auparavant été identifié comme le capitole, mais il est plus probable, d'après les récentes recherches, qu'il corresponde à une tour de défense. En vous rendant au 5 rue de la République, vous découvrirez le lieu où ont été trouvés les cadastres romains, conservés au musée d'art et d'histoire.
 

Érigé au début du 1er siècle à partir de blocs de calcaire, l'arc antique d'Orange (également inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO) marque l'entrée nord de la ville. Haut de 19 mètres, il est composé de trois baies, qui correspondent à des passages voûtés : une grande arche au centre, et deux petites de chaque côté. Au-dessus des baies, se trouvent un entablement et deux attiques.

Vous admirerez certainement les façades de l'arc de triomphe, célèbres pour la richesse de leur décoration. La frise de l'entablement, qui se déroule sur les quatre côtés de l'arc, évoque les combats entre les guerriers romains et gaulois : une série de duels, desquels les Romains sortent toujours vainqueurs, sont ainsi représentés. Sur les reliefs de l'attique supérieur, ce sont les combats opposant les Romains et les Barbares qui sont mis en scène ; ils montrent des guerriers romains en surnombre, face à des adversaires à pied ou désarçonnés.

Les panneaux de dépouilles navales, quant à eux, se trouvent sur les grandes façades, au-dessus des arches latérales. Il s'agit d'un des répertoires navals les plus riches et les plus remarquables du monde antique.
 

Avant de repartir à la découverte des splendeurs romaines, profitez du square du Chanoine Sautel pour faire une petite halte. Implanté dans le centre de la ville, à quelques pas des principaux sites antiques, ce square a pris le nom d'un ecclésiastique et archéologue éminent.

Joseph Sautel fut en effet un chercheur passionné d'histoire et d'archéologie, qui a énormément travaillé pour révéler les vestiges de la Gaule romaine. Ce spécialiste de Vaison-la-Romaine a aussi œuvré pour la redécouverte des sites antiques de l'ensemble du département du Vaucluse, et donc de la ville d'Orange. Il a notamment dirigé les fouilles qui ont permis la découverte des cadastres romains.

Profitez de l'ombre des arbres pour vous détendre, vous pourrez ensuite emprunter les petites rues environnantes à la découverte des nombreux trésors qu'abrite la cité romaine.
 

Cette rue reprend le tracé de l'ancien cardo, c'est-à-dire l'axe routier qui structure la cité romaine. Son extrémité nord coïncide avec l'entrée de la ville, et donc l'arc de triomphe. En la parcourant, vous aurez un bel aperçu de l'organisation assez rationnelle des cités romaines.

Aujourd'hui très commerçante, cette rue permet de traverser la ville sur l'axe nord-sud, en partant par exemple de l'arc antique pour gagner l'extrémité sud, à partir de laquelle vous devinerez déjà la colline Saint-Eutrope et les monuments romains attenants : le théâtre, l'ancien temple et bien sûr l'hémicycle.

Les nombreuses rues perpendiculaires seront autant d'occasions possibles de mener une excursion dans la vieille ville, en profitant des petites places, des coins d'ombre ou encore des restaurants.

Evénements à retenir

Juillet et août
Les Chorégies d'Orange
www.choregies.fr

Septembre
Les fêtes romaines
www.otorange.fr

Sites et adresses utiles

Office de Tourisme d'Orange

www.otorange.fr

Comité Départemental du Tourisme du Haut-Vaucluse

www.hautvaucluse.com

Comité Régional du Tourisme en PACA

www.decouverte-paca.fr

Comment venir

En voiture
Autoroute du Soleil : A7 (E714) : Lyon - Marseille
La Languedocienne A9 (E15) : Barcelone - Perpignan - Orange (sorties Orange centre et Orange sud)
Route Nationale 7 : Paris -Nice

En train
Paris - Orange et retour
Fréquence : 2 allers et 2 retours - Durée 3h20
La gare d'Orange est située en centre ville
www.voyages-sncf.com

En avion
> Aéroport d'Avignon
> Aéroport International de Marseille Provence
> Aéroport de Nîmes-Alès-Camargue-Cévennes